Réouverture.

C’était ce qu’il y avait noté sur la porte. A côté, il y avait l’heure et la date de ce renouveau. On voyait bien que le bâtiment n’était pas ancien. Il semblait rénové ou même refait entier. La porte noire empêchait de voir l’intérieur sauf quand les gorilles ouvraient la porte. Tout le long de la façade, il n’y avait pas de fenêtre ce qui m’empêchait d’espionner ce qui s’y passait…

Ce lieu m’intriguait. Mais, je ne savais même pas pourquoi je me trouvai devant se bahut, d’où une troupe de gens attendaient avant d’entrer à l’intérieur. Devant eux, bloquant la porte, des vigiles demandaient quelques choses aux invités. Je ne savais pas ce que c’était, mais, une force invisible et irrésistible voulait m’y faire entrer. Une puissance provenant du plus profond de moi…

Cette entité, je ne l’avais sentis qu’une fois à mes quinze ans qui mi-fin au voyage à tout vas de mes parents. Mais ce changement avait aussi annoncé le départ du compte à rebours de leur disparition qui s’était achevé, ce matin même. Dès lors, âgée de mes vingt-et-un ans, j’étais majeur et je pouvais faire ce que je désirai… Eux aussi.

Cependant, ils étaient partis sans rien me laisser à part le taudis où je dormais depuis un long moment maintenant. Je possédais juste les papiers nécessaires pour ne pas avoir d’ennui avec les humains… Mais avais-je assez pour l’autre monde ? Celui que mes parents n’avaient jamais voulu me laisser découvrir.

Je me dirigeai vers l’unique accès pour tenter d’entrer dans ma première boite de nuit. Je m’installai dans la file d’attente et poireautai un petit moment. On avançait doucement, mais une musique, assez forte, sortait de la porte qui s’ouvrait et se refermait doucement. La lumière sortait aussi, presque aveuglante.

Quand se fut mon tour, l’un des gardes me demanda mes papiers. Mon physique n’aidait pas les gens à me croire. Je ne faisais pas mon âge. De vingt-un, j’en faisais à peine une quinzaine. Je donnai ma carte, avec ma photo, mais les gros bras n’y crurent pas. Il pensait que j’étais jeune et donc que je ne pouvais accéder à la fête du lieu.

— Je suis désolé, mais il faut être majeur pour entrer dans cette boîte…
— Mais je le suis ? J’ai fait mes vingt-un ans aujourd’hui.

Ce détail m’énervait. Pourquoi mentirais-je sur mon âge ? Cela ne servait à rien et avec ma carte, je ne pouvais pas le faire.

— Cette carte à l’air fausse monsieur…
— Mais.

Rencontre au Screamer

Feat : All

Je me retournais et mis un violent coup de pied latéral à mon adversaire. Alors que je me remettais en garde, celui-ci ce releva en grognant et se mit à me tourner autour pour repérer mon angle mort ou point faible. Pour ne pas lui facilité la tâche et repérer moi-même ses points faibles, je me mis à tourner aussi. Nous avions l’air de deux loups prêts à se sauter à la gorge, chacun cherchant à dominer l’autre. Il se mit en action, mais il était bien trop lent, alors qu’il ramenait son poing vers lui pour me l’envoyer, je me laissais tomber accroupie et d’un geste ample, je balayais ses jambes avant de lui faire une clé de bras tout en lui bloquant la gorge de mon avant-bras. J’avais gagné, même s’il se débattait, il n’arriverait à rien.

-Fin du Combat ! Ash gagne encore !

Je souris en me redressant, tendant la main pour aider John, un ami, à se redresser. Il se mit à me taquiner, sans me draguer pour autant. C’est sans doute pour cela que j’aimais tant venir à ces cours de streetfight. Aucun mec pressant ici ne me voyait comme une fille en combat, j’étais une adversaire à abattre. Alors que les hommes allèrent dans leur vestiaire, je pris la direction de celui des femmes. Il était beaucoup plus vide que celui des hommes mais au moins, je pouvais me mettre nue sans honte. Je n’aimais pas mon corps, j’étais trop maigre, des seins trop petit, des hanches qui saillantes… A la limite du squelletisme. Mais aussi loin que je me souvienne, je n’avais jamais été… En chair. Sans compter que je n’arrivais presque à rien manger… Je ne digérais presque plus rien, c’était affreux. Par moment, je me demandais même si je n’allais pas mourir à force de vomir. J’étais allé voir plusieurs médecins mais aucun n’avait été capable de trouver ce que j’avais. Je n’avais aucun symptôme d’anorexie, mais ils m’avaient quand même diagnostiqué cela. Bande de con. J’étais aide-soignante, je connaissais les symptômes de ça, alors qu’on ne me prenne pas pour une idiote.

Tandis que je ruminais, je laissais l’eau froide couler sur mon corps, fermant les yeux de plaisir. Oui, il n’y a rien à dire, prendre une douche faisait du bien. Je souriais en m’habillant quand la voix de John résonna à travers la porte, savoir si je voulais allez au Screamer ce soir. Avant, nous avions l’habitude d’y aller tous les soirs, mais comme il avait fermé… Je lui dis que je devais me changer et l’on se donna rendez-vous devant à vingt-deux heures trente. Je sortis et rentrais chez moi. Je me fis à manger, une espèce de bouillis avec du riz et quelques épices. C’est tout ce que j’arrivais à digérer… J’allumais la télé et matais un film de science-fiction bas de gamme quand je vis l’heure. Je me levais donc, enfilais une robe noir, mis des talons noir et une touche discrète de maquillage puis pris ma voiture pour aller au lieu de rendez-vous. Ils étaient déjà tous là et je souris en les rejoignant. C’est dans la bonne humeur que nous faisions la queue dans la file d’attente, riant de bon cœur. Alors que nous étions sur le point de passer le vigile, un jeune garçon avait des problèmes pour entrer. Le pauvre avait l’air complétement perdu alors que le videur  n’avait pas l’air convaincu. Je m’avançais et mis une main sur l’épaule du jeune homme en souriant au mastodonte.

-Je vous garantis qu’il est adulte malgré ses airs de jouvenceau. Je l’ai souvent eu à l’hôpital pour des soins, faites-moi confiance, j’en prends la responsabilité.

Après quelques minutes, la montagne hocha la tête et nous fit entrer. Je souriais au petit timide en lui souhaitant bonne chance alors que John m’entraînait vers la zone VIP ou il avait une table. Alors que nous buvions et bavardions, heureux de vivre, John regarda son téléphone et se leva en s’excusant. Un peu plus tard, alors que je buvais en me faisant un peu draguer, il revient accompagné par un superbe jeune homme châtain. Comme tous les membres de notre groupe, je me levais alors que John me présentait à son collègue. Jared hein…

-Enchantée de faire ta connaissance.

Je ne trouvais rien d’autre à dire… Lamentable.

J’étais devant le mec qui ne voulait pas me faire entrer. Quoique je dise, ou fasse, il restait sur son constat. Je ne pouvais pas entrer dans ce bar… Physique de… Je ne pus pas penser plus qu’une personne parla, un temps, avec le gardien.

-Je vous garantis qu’il est adulte malgré ses airs de jouvenceau. Je l’ai souvent eu à l’hôpital pour des soins, faites-moi confiance, j’en prends la responsabilité.

Je regardai la jeune femme. Elle mentait avec un aplomb que je n’avais encore jamais vu. Elle regardait sans ciller l’homme au muscle caché par le tee shirt. Je ne connaissais pas son nom mais il savait le mien. J’espérai que son mensonge allait réussir malgré tout. Sinon, elle comme moi, nous aurions des problèmes par la suite. Je lui souris, quand je vis que cela marchait. La montagne me laissa entrer, mais, je me retrouvai vite seul. Après un sourire timide, elle me laissa seul. Pourquoi voulais-je venir ici ? C’était comme si on voulait me faire entrer là. Quelqu’un me forçait-il à entrer en ce lieu ?

Autour de moi, beaucoup de monde dansé, joué, et certain monté vers le haut. Je regardai tout autour de moi, perdu. C’était la première fois que je rentrais dans ce genre d’endroit. Pour faire simple, à partir d’aujourd’hui, tout ce que je ferais sera une première moi. J’étais totalement perdu. Je ne savais pas ce que je devais faire ici. Alors je m’approchai de l’attroupement de gens assis sur des tabourets au près d’un bar. Différente personne parlait de tout est rien. Je ne comprenais rien à cela, il y avait trop de monde qui parlait. La musique était trop forte. Je commençais à transpirer, à cause de la peur et de la foule. Jamais je n’avais été entouré par tant de monde. Que devais-je faire ?

Je regardai à droite à gauche. Un couple à côté de moi parlait, discuté de je ne savais quoi. Pourquoi étais-je rentré ici moi ? Je m’approchai du groupe ? Ou du couple.

— Bonjour, je peux m’assoir ici ?

Je demandais cela, en montrant une chaise à côté d’eux. De toute façon, je ne pouvais faire autrement si je voulais rester assis. Seule cette chaise était libre.

Je leur souris et me calmai un peu sans rien dire et m’installai, après leur acceptation.

— Je suis Caracole O’brien.